Pour deux raisons différentes :
- la première est celle déjà mentionnée : les danses servent à conserver et transmettre une remarquable connaissance,incluant les planètes autant que les atomes : « Ce qui est en bas, est comme ce qui est en haut; et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas. » Elles représentent certaines lois qui gouvernent l’univers et par conséquent, la vie des êtres humains.
- La seconde est le développement intérieur des personnes les pratiquant.
Notre sommeil et notre esclavage s’expriment par les automatismes et les limitations de nos sentiments et pensées, ceux-ci étant attachés à l’automatisme de nos mouvements et positions. C’est un cercle vicieux. Vice versa, notre expression gestuelle habituelle nous maintient dans les limites d’une approche restrictive et routinière de sentir les choses, de voir la vie, de penser. Nous ne réalisons pas combien ces trois fonctions sont intimement reliées : émotions, intellect, mouvement. Elles dépendent les unes des autres, découlent l’une de l’autre. L’une ne change pas sans que les autres changent aussi. L’attitude de notre corps est la réflexion extérieure de nos émotions et nos pensées. Un changement émotionnel comme l’apaisement soudain d’inquiétudes affectera immédiatement notre façon de nous tenir, l’amplitude de notre respiration, le mouvement de nos yeux, etc.
Prendre des positions inhabituelles permet de nous observer de façon différente que lors de conditions habituelles. Les danses de Gurdjieff cassent le cycle d’automatisme en introduisant des mouvements et des séquences inhabituelles.
Il est facile d’agir, mais être présent à ce que nous faisons est quelque chose d’autre ! Le but du chemin n’est pas l’action, mais le fait d’être conscient de ce que nous faisons. Il s’agit de s’éveiller à ce que nous faisons réellement. C’est parce que nous ne sommes pas conscients de nos véritables actions que nous avons besoin de l’attention des autres. Quoi qu’il en soit, en devenant conscient de soi-même, on ressent un sentiment de joie intérieure, parce que l’on est en contact avec sa propre vie. Par la présence à soi-même et aux autres, le geste le plus simple devient sacré.
Tout dépend de l’état intérieur par lequel nous agissons. Notre mouvement peut devenir un support de présence ou une fuite hors de nous-mêmes. Les mouvements deviennent un art sacré, quand nous sommes en quête du sacré et quand nous les approchons en les reconnaissant comme tels. Sinon, même les mouvements les plus sacrés deviennent banals et tristement ordinaires… L’être humain détient cette immense capacité de transformation, ensuite tout devient possible, à chaque instant.